Le 13 septembre 2024, le tribunal a rendu une décision qui jette une ombre sur la conduite de la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) dans l’affaire de corruption qui implique plusieurs anciens employés de Glencore. Dans une analyse incisive, Maître Akere met en lumière les erreurs de communication de la SNH et les raisons pour lesquelles le tribunal ne s’est pas déclaré incompétent.

La réalité du tribunal

Contrairement à l’affirmation simpliste de la SNH qui évoque un manque de compétence, le tribunal a, au contraire, pris la mesure de l’affaire en identifiant six accusés et en les plaçant en liberté sous caution. Ce faisant, il a fait preuve de diligence en s’assurant que toutes les parties comprenaient les charges déposées contre elles. L’affaire sera désormais transmise à la Southwark Crown Court, créant ainsi un précédent potentiellement lourd de conséquences pour la SNH et le Cameroun.

Maître Akere souligne que le magistrat, en agissant comme un « Juge de mise en état », montre que l’affaire ne doit pas être minimisée. Les accusés, dont Alex Beard et Andrew Gibson, ont d’ores et déjà exprimé leur intention de plaider non coupable.

Les incohérences de la SNH

Dans son communiqué, la SNH a tenté de présenter une image proactive, évoquant un prétendu partenariat avec le Serious Fraud Office (SFO) pour expliquer son incapacité à divulguer les noms des personnes impliquées. Cette défense est particulièrement faible et manque de garanties documentées. En attendant, les accusations de corruption persistent, posant des questions sur l’intégrité de la SNH, qui se prétend garante de l’éthique et de l’intégrité.

Maître Akere met en exergue un point particulièrement troublant : comment la SNH peut-elle demander à Glencore de révéler les noms de ceux qui ont été corrompus, alors que les dirigeants de Glencore subissent déjà des poursuites judiciaires pour des actes de fraude de grande envergure ?

Des chiffres troublants et un avenir incertain

La phrase « Fraus omnia corrumpit » résonne avec une acuité particulière lorsque l’on constate les fluctuations étranges des pourcentages de commissions entre Vitol et Glencore. La SNH doit clarifier pourquoi ces chiffres ont été radicalement modifiés, car ils soulèvent des questions sur les motivations sous-jacentes à ces transactions.

Les procédures judiciaires de Londres suscitent beaucoup d’interrogations concernant la responsabilité et la transparence. Si l’implication de citoyens camerounais dans ce scandale semble improbable, les répercussions de ces accusations pourraient avoir des implications profondes pour la perception du Cameroun sur la scène internationale.

Les valeurs en jeu

Finalement, le plus grand scandale ici n’est pas seulement celui de la corruption, mais la manière dont les institutions comme la SNH gèrent la situation. Maître Akere conclut en rendant hommage au ministre camerounais des Finances, qui, à la différence de la SNH, a pris des mesures contre Glencore pour les fraudes révélées. L’implication de la SNH dans cette affaire soulève des questions sur la capacité du Cameroun à défendre ses intérêts nationaux et ses valeurs éthiques.

Les prochaines audiences au Royaume-Uni promettent de révéler davantage de détails sur cette affaire. Les citoyens camerounais sont en droit d’attendre des réponses claires et une transparence qui leur a été jusque-là refusée. Espérons que la justice fera enfin la lumière sur ces manquements et rendra responsable ceux qui ont trahi la confiance du peuple.

Fritz Ndongué

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